Ferritine trop élevée dans le sang : causes et solutions

Publié par : Gergana IvanovaGergana Ivanova 9 minutes

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Lorsqu’on parle de fer dans l’organisme, on pense souvent aux risques liés à une carence en fer (anémie ferriprive), bien moins souvent à un excès. Pourtant, un taux de fer trop élevé peut avoir des conséquences sur la santé.

Le taux de ferritine sanguine reflète directement la quantité de fer stockée dans l’organisme. Un excès peut causer des dysfonctionnements au niveau des organes vitaux, comme le foie, le cœur ou les articulations.

Comprendre les causes d’un taux de ferritine élevé et savoir comment le diagnostiquer et le gérer est essentiel pour éviter les complications.

Comprendre le taux de fer élevé

Qu’est-ce que la ferritine et quel est son rôle dans l’organisme ?

La ferritine est une protéine de stockage du fer. Elle permet de conserver le fer sous une forme non toxique, prête à être utilisée au besoin. Elle prend la forme d’une sorte de sphère creuse qui abrite de nombreux atomes de fer.

On la retrouve principalement dans des organes comme le foie, la rate et la moelle osseuse, et dans une moindre mesure dans le cœur et les poumons. Le dosage de la ferritine dans le sang est donc un bon reflet de la quantité de fer disponible dans l‘organisme.

Le fer, un minéral indispensable pour le transport et l’utilisation de l’oxygène, dispose d’autres atouts. Parmi ses rôles, il renforce notre immunité, réduit la fatigue, soutient la fonction cognitive et le métabolisme énergétique.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le fer ne circule pratiquement jamais librement dans le sang, car il a un fort pouvoir oxydant. C’est pourquoi, il est toujours associé à une protéine : la transferrine qui assure son transport et la ferritine pour le stockage.

Quelles sont les causes d’une concentration élevée de fer ?

Bien que les résultats des mesures soient variables d’un laboratoire à un autre et d’une méthode de mesure à l’autre, en général, on considère les taux normaux de ferritine :

  • Hommes adultes : 20 à 200 µg/L
  • Femmes adultes : 10 à 125 µg/L
  • Femmes ménopausées : 20 à 200 µg/L
  • Enfants de plus de 6 mois : 15 à 80 µg/L

Un taux de ferritine supérieur à 200 µg/L chez les femmes et à 300 µg/L chez les hommes indique une surcharge en fer (1). Cette situation, appelée hyperferritinémie, peut avoir plusieurs origines :

  • Hémochromatose : cette maladie génétique entraîne une absorption excessive de fer par l’intestin, menant à une accumulation de fer dans l’organisme.
  • Syndrome métabolique : caractérisé par une accumulation de graisse abdominale et au moins 2 troubles métaboliques : une hyperglycémie, des taux élevés de triglycérides, un faible taux de cholestérol HDL ou une tension artérielle élevée. Il s’agit de la cause principale d’hyperferritinémie.
  • Alcoolisme chronique : l’alcool aggrave le stockage du fer dans le foie.
  • Certains cancers, qui peuvent entraîner une augmentation de la ferritine.
  • Destruction des muscles cardiaques (myolyse cardiaque).
  • Transfusions sanguines répétées.
  • Apports excessifs en fer par l’alimentation ou la supplémentation.

Un taux de ferritine légèrement élevé peut également indiquer une inflammation. Dans ce cas, une mesure de la protéine C-réactive (CRP) est indiquée. Ce marqueur de l’inflammation peut aider à distinguer une hyperferritinémie liée à une inflammation d’une surcharge en fer.

Comment identifier les symptômes et les conséquences d’un excès de fer ?

Les symptômes d’un excès de fer incluent souvent une fatigue persistante, des douleurs articulaires et une diminution de la libido.

Si l’accumulation de fer n’est pas contrôlée, elle peut entraîner des complications graves, telles que des troubles cardiaques, des atteintes du foie (comme la cirrhose) et des problèmes osseux.

Ainsi, surveiller son taux de ferritine et le maintenir dans les valeurs normales aide à prévenir ces complications potentiellement sérieuses.

Diagnostiquer l’hyperferritinémie

Quelles sont les méthodes de dosage et d’analyse du fer ?

Le diagnostic d’une surcharge en fer repose sur un bilan sanguin. Le dosage du fer sérique seul est rarement suffisant ; on mesure également la transferrine et la ferritine pour obtenir une évaluation plus complète.

Dans certains cas, un médecin peut aussi prescrire une numération de la formule sanguine (NFS) pour rechercher le taux d’hémoglobine (souvent cherché pour détecter une carence), ou la protoporphyrine-Zinc (ZPP), un marqueur qui augmente lors d’une carence en fer.

Enfin, si l’hémochromatose est suspectée, un test génétique pour détecter une mutation du gène HFE peut être réalisé.

L’examen de référence pour estimer précisément la quantité de fer dans l’organisme est l’analyse de la moelle osseuse. Mais cette méthode n’est que rarement utilisée en pratique en raison de son caractère trop invasif.

Le test de saturation en transferrine

Si le médecin suspecte une surcharge en fer, il peut prescrire un test de saturation de la transferrine. Le coefficient de saturation de la transferrine est calculé à l’aide de la formule suivante : (Taux de fer sérique X 100) / capacité totale de fixation du fer.

Une saturation inférieure à 20 % indique une carence en fer, tandis qu’une saturation supérieure à 50 % suggère un excès de fer.

Quel est le lien entre mutation du gène HFE et hémochromatose

Une cause fréquente d’hyperferritinémie est l’hémochromatose, une maladie génétique caractérisée par une absorption excessive du fer au niveau digestif. Cette surcharge finit par se déposer dans différents organes comme le foie, le cœur ou les articulations, pouvant les endommager à terme. Elle touche plus souvent les hommes (à partir de 40 ans) que les femmes (après 50 ans).

La forme la plus courante de ce trouble est liée à une mutation du gène HFE, situé sur le chromosome 6. Cette anomalie génétique réduit la production d’hepcidine, une hormone qui régule le métabolisme du fer dans l’organisme.

En l’absence d’hepcidine, le fer s’accumule dans les cellules et les organes, provoquant des dommages potentiellement graves.

Gérer et traiter l’excès de fer

Les options de traitement, y compris la saignée

Le corps n’a pas de mécanisme efficace pour éliminer l’excès de fer. C’est pourquoi des traitements spécifiques sont nécessaires. La saignée, ou phlébotomie, s’avère un traitement courant pour les personnes souffrant d’hémochromatose. Selon le poids et le sexe du patient, elle consiste à prélever entre 300 et 400 ml de sang.

Chaque intervention permet d’éliminer environ 200 mg de fer. Au début du traitement, une saignée hebdomadaire est nécessaire, jusqu’à ce que la ferritine descende sous 50 microgrammes par litre. Par la suite, les saignées sont espacées tous les 2 à 4 mois pour maintenir la ferritine sous contrôle.

L’importance d’un régime alimentaire équilibré pour réguler le fer

L’alimentation joue également un rôle crucial dans la gestion de l’hyperferritinémie. Le fer contenu dans les aliments existe sous deux formes : le fer héminique (dans les produits d’origine animale comme la viande rouge, le poisson ou les fruits de mer) et le fer non héminique (dans les aliments végétaux tels que les légumineuses ou les céréales complètes). Le fer héminique est plus facilement absorbé par l’organisme.

En cas d’hyperferritinémie, plutôt que de supprimer totalement les aliments riches en fer, il est préférable de les consommer avec modération et de privilégier des sources de fer moins absorbables. Cela permet de réguler naturellement l’apport en fer sans risquer une carence.

Les stratégies pour surveiller le taux de ferritine

Pour maintenir un taux de ferritine sain, il est conseillé de réaliser des bilans sanguins réguliers et de suivre les recommandations de son médecin. L’objectif est de contrôler régulièrement la ferritine pour éviter de nouvelles accumulations de fer dans le corps.

Prévenir les complications liées à l’excès de fer

Les risques d’insuffisance hépatique et autres maladies associées

Qu’on se le dise, l’excès de fer est toxique pour l’organisme. Lorsque celui-ci est mal régulé, il s’emmagasine au niveau des organes. Par conséquent, une hyperferritinémie non traitée peut les endommager.

Au niveau du foie, il peut provoquer une cirrhose ou une insuffisance hépatique. Le cœur peut également être affecté, avec des risques de troubles cardiaques, comme une insuffisance cardiaque. D’autres complications incluent des troubles endocriniens et des affections osseuses.

L’importance du suivi médical régulier

Pour prévenir ces complications, un suivi médical régulier s’avère essentiel. C’est le cas notamment, pour les personnes à risque, comme celles ayant des antécédents familiaux d’hémochromatose ou des syndromes métaboliques.

Une prise en charge et une surveillance rigoureuse permettent de détecter toute anomalie rapidement et de prendre des mesures pour protéger les organes vitaux.

Les actions préventives pour maintenir un taux de fer sain

Pour maintenir un taux de fer optimal, il est recommandé de veiller à maintenir une alimentation équilibrée. On conseille également d’éviter l’automédication en fer sans avis médical, et de faire des contrôles sanguins réguliers.

Ces gestes simples, associés à un suivi adéquat, permettent de préserver l’équilibre du fer dans l’organisme et d’éviter les complications.

Gardez ainsi une santé de fer !

Sources scientifiques :

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